La nouvelle usine Cavac Biomatériaux a été officiellement inaugurée le vendredi 20 septembre 2024 à Sainte-Hermine, en présence de plus de 500 personnes. Opérationnelle, elle est en mesure de répondre aux besoins du marché en matériaux isolants biosourcés.
Son œil est visible depuis l’A83 à hauteur de la sortie de Sainte-Hermine. Il interpelle par sa grandeur, son esthétisme et ses formes sinusoïdales à l’intérieur. « Les sinusoïdes représentent l’isolant sur un plan d’architecte, explique Vincent Hannecart, directeur général de Cavac Biomatériaux. Et l’œil symbolise la fibre visionnaire du groupe coopératif Cavac ». Il faut remonter quinze années en arrière pour bien mesurer cette fibre visionnaire cultivée au départ par des agriculteurs sociétaires en recherche d’une culture alternative destinée aux rotations. « Le chanvre s’est imposé rapidement, raconte Nicolas Danieau, producteur et administrateur Cavac, responsable de la filière chanvre. Il s’intègre parfaitement dans la rotation des cultures. C’est un excellent capteur de CO2 et un piège à nitrate. Il demande deux fois moins d’azote que le colza ou le blé, pousse rapidement avec très peu d’eau et sans aucun phyto, favorise la biodiversité et contribue à la pureté des eaux de ruissellement ». Le chanvre est donc naturellement bon pour l’agriculture ! « Nous voulions aussi qu’il trouve un débouché ».
100% du chanvre valorisable
Et c’est là où la fibre visionnaire de Cavac intervient. « En 2009, la décarbonation des bâtiments n’était pas encore un sujet. Nous avons été les premiers à nous en emparer, se souvient Olivier Joreau, directeur général adjoint de Cavac et président de Cavac Biomatériaux. Aujourd’hui, c’est devenu une évidence. La décarbonation figure dans la commande publique. Notre isolant a par exemple été posé dans le nouveau lycée de Saint-Gilles-Croix-de-Vie et le sera au collège de Talmont-Saint-Hilaire ». La fibre du chanvre sert donc à fabriquer les panneaux d’isolation biosourcée. Cette activité sera dorénavant réalisée exclusivement dans la nouvelle usine de Sainte-Hermine.
Le site historique de Sainte-Gemme-la-Plaine sera dédié à extraire la fibre du chanvre, utilisée également dans l’industrie du textile, du papier ou de l’automobile. Elle permet notamment de réaliser des feutres de paillage pour le jardin.
Cachée sous la fibre, la chènevotte : elle sert à fabriquer de la litière pour animaux, du paillage pour le jardin, du béton de chanvre et des matériaux composites. Une fois la fibre et la chènevotte valorisées, ne reste plus que la poussière fine qui fournit de l’énergie et du compost. 100% du chanvre peut donc être valorisé !
Biofib isolation, une référence et une longueur d’avance
Sortis du four à 160°, les panneaux Biofib isolation sentent le pain. Au touché, le matelas composé d’un tiers de chanvre, d’un tiers de lin et d’un tiers de coton est doux. On y distingue encore la fibre, comme un extrait d’authenticité venu directement du champ. Chaque lot est d’ailleurs tracé et permet de remonter jusqu’à la parcelle du champ ! Biosourcée, Biofib isolation est également une marque performante et certifiée, notamment par l’ACERMI. Le potentiel du chanvre continue à être étudié au sein du département Recherche et Développement de Cavac Biomatériaux. De nouvelles perspectives existent pour le bâtiment et les industries de demain. Avec sa longueur d’avance et sa maîtrise de toutes les étapes de valorisation du chanvre, Cavac continue à écrire l’histoire.
3 questions à Vincent Hannecart, directeur général de Cavac Biomatériaux
En quoi cette usine est unique en Europe ?
Vous mettez la matière première en début de chaîne et l’isolant emballé sort au bout ! C’est le premier point. Le second : la largeur de la chaîne de production est de 380 cm. Quatre usines au monde le proposent. Nous sommes la seule en Europe.
Que va permettre cette nouvelle usine ?
Elle va nous permettre de changer d’échelle. Nous sommes en capacité aujourd’hui de tripler notre production. Grâce à cet investissement, Cavac Biomatériaux s’inscrit durablement sur le marché des isolants biosourcés. Nos clients peuvent compter sur nous et pour longtemps !
Au-delà des performances techniques du chanvre, quelle est la plus-value du chanvre par rapport aux autres isolants biosourcés ?
Sa nature même ! Le chanvre est une culture vertueuse, bonne pour la nature et bonne pour l’agriculture. Il ne génère aucun déchet : toute la plante peut en effet être valorisée, de la paille à la poussière ! En résumé, isoler sa maison avec Biofib, c’est bon pour la maison et ses habitants, c’est bon pour la planète et c’est bon pour l’agriculture.
La nouvelle usine en chiffres
Un site de 15 000 m2 dont 8 000 m2 couverts et 7 000 m2 de stockage en extérieur
Un investissement supérieur à 20 M€
Une capacité de production équivalente à l’isolation de 110 maisons / semaine