Les producteurs de plants de pommes de terre Cavac étaient au rendez-vous de leur assemblée générale ce jeudi 5 décembre aux Épesses. Sur les 32 producteurs de Plants du Bocage, 23 étaient présents.
Plants du Bocage fournit en tubercules des reconditionneurs qui ont pour clients les jardineries et produit également quelques hectares de pomme de terre de consommation pour le marché précoce. Plus de 4 470 tonnes de plants de pommes de terre ont été commercialisées au cours de l’exercice 2023-2024 dont près de 23% en Bio. « Baisse des surfaces, plantations plus tardives avec de l’humidité, récoltes retardées avec des rendements hétérogènes, très bonne fluidité du commerce à la suite d’une baisse des plants à l’échelle européenne », résume Franck Giraud, responsable de l’organisation des producteurs (OP) Plants du Bocage. L’exercice reste positif avec un chiffre d’affaires en plants conventionnel supérieur à la période 2022-2023 à volume équivalent. Le prix d’achat des plants progresse de 10% sur un an et de 25% sur trois ans. La valorisation du Bio reste cependant à des niveaux inférieurs par rapport à l’exercice 2021-2022 (-21%). Le marché du jardin est le premier débouché de l’OP (50% des ventes). « C’est notre premier client, mais les ventes baissent de 8% chaque année », précise Franck Giraud.
Une campagne 2024-2025 compliquée
« Il reste encore 20 ha de pommes de terre non récoltés, constate Mathieu Baron, président de Plants du Bocage. C’est une situation inédite ». La campagne 2024-2025 a en effet été compliquée. Les plantations ont été tardives avec de mauvaises conditions d’avril à mi-juin. La production se limite à 5 700 tonnes dont 720 en Bio. Pour Mathieu Baron, l’objectif pour les prochaines campagnes est de conserver les producteurs et de stabiliser les surfaces en Bio. Treize nouveaux producteurs ont en effet rejoint Plants du Bocage. Ils présentent à eux seuls 43% des surfaces. L’OP implante 200 ha, une surface maximum par rapport aux capacités de stockage de Plants du Bocage.
Les couverts végétaux pour enrichir les sols
Lors de l’assemblée générale, Philippe Dolo, conseiller technique Bretagne Plants innovation est intervenu sur la conservation des sols en culture de pommes de terre. « Cette culture nécessite un travail du sol, du tamisage et engendre des problèmes de compaction, de battance et d’érosion du sol », constate Philippe Dolo. « Il y a un faible apport de résidus, une baisse du Carbonne, du taux de matière organique et de la vie microbienne », ajoute-t ’il. Pour remédier à ces problématiques, Philippe Dolo partage les nombreuses expérimentations conduites depuis 2012 en agriculture de conservation. Elle repose sur quatre piliers : le travail du sol ; la rotation et la couverture végétale ; la fertilisation ; et la protection phytosanitaire. « La transition vers les techniques de conservation doit se faire progressivement, explique Philippe Dolo. En travaillant d’abord ses couverts et ses rotations ; en réduisant progressivement son travail du sol ; et enfin en passant au semis direct ou semis direct sous couverts vivants. » Une pratique qui a fait ses preuves, selon le conseiller technique.