L’équipe commerciale & marketing du boulanger Biofournil, ainsi que les acteurs du commerce équitable français Agri-Éthique, sont venus à la rencontre de la coopérative. Au programme : présentation de la filière bio, puis visite des silos de Sainte-Gemme-la-Plaine et des essais de blés certifiés AB.
Comprendre le fonctionnement de la coopérative par l’ensemble des acteurs de la filière est une étape importante pour valoriser les productions des agriculteurs et agricultrices de la coopérative. Régulièrement, Cavac organise des rencontres professionnelles pour permettre aux maillons de la chaine de transformation, de commercialisation, et de labellisation, de s’approprier les réalités agricoles. Un partage de savoir nécessaire pour valoriser le travail entrepris par la coopérative sur la qualité et la traçabilité des productions végétales lors des échanges avec les clients.
Focus sur le bio de Cavac
Petit rappel, l’activité bio de Cavac représente 15,8 %*. « Une proportion inédite par rapport aux autres coopératives et à la moyenne nationale (13 %) », indique Alban Le Mao, responsable de la production bio, qui soutient que « l’on développe les surfaces agricoles en fonction du marché et de notre capacité à vendre, mais aussi en fonction des contraintes agronomiques ». En effet, la diversité des outils de la coopérative (silo dédié au bio, usine de légumes, etc.) et la variété des productions (céréales, légumes, productions animales, etc.), permet de répondre amplement au marché et de maintenir le bio à l’échelle de la coopérative, malgré un contexte difficile de baisse de la consommation. Cette flexibilité fait sens, à l’image des fermes cavac en polyculture-élevage, notamment pour assurer la fertilisation organique.
Agri-Éthique : acteur majeur du commerce équitable français
1er label de commerce équitable français, Agri-Éthique a été créé il y a 10 ans à la Roche-sur-Yon. Une contractualisation du producteur au distributeur avec l’engagement d’un prix rémunérateur et d’un volume acheté sur une durée minimum de 3 ans, afin de gommer les effets d’inflation, se déconnecter du marché et s’adapter aux contraintes agronomiques de chaque exploitation. « La contractualisation pluriannuelle permet de sécuriser la conversion bio, car elle garantit un prix minimum pendant 3 ans », précise Alban Le Mao. En effet, l’engagement Agri-Éthique est un atout pour développer un plan prévisionnel stable auprès des banques, notamment dans le cadre d’un investissement de matériel pour le travail du sol. Agri-Éthique-France, c’est 597 références de produits labellisées dont 23 % en bio. C’est une communauté de plus de 2 840 acteurs engagés : exploitations agricoles, collectifs de producteurs, agroalimentaire.
C’est 44 marques labellisées en GMS : le sel de Noirmoutier, la pâte feuilletée Croustipate, les brioches La Boulangère, le pain Biofournil, les légumes secs Grain de Vitalité. « Agri-Éthique n’oppose pas les modes de production, ni les modes de distribution (Biocoop, GMS, etc.). C’est le seul label de commerce équitable qui autorise le conventionnel », explique Ludwig Tanchot, responsable partenariat d’Agri-Éthique-France.
Le travail du grain, un savoir-faire reconnu de Cavac
La journée s’est poursuivie à Sainte-Gemme-la-Plaine. Les deux silos ont une contenance de 45 000 tonnes chacun, dont l’un est dédié aux récoltes bio afin d’éviter tout risque de croisements avec les productions conventionnelles. À l’intérieur, l’espace est divisé en plusieurs unités d’allotement de 600 tonnes, indispensables pour faire le fameux « travail d’assemblage » du grain. Une fois le grain acheminé au silo, il est ventilé via des couloirs situés en dessous des cellules pour le descendre à 12°C grâce aux nuits froides de fin de l’été et d’automne. En fonction des qualités recherchées par les meuniers, notamment concernant le taux de protéines, le grain peut être récupéré dans plusieurs cellules et rassemblé pour une expédition.
Choisir les bonnes variétés pour la meilleure qualité
La journée s’est clôturée dans une parcelle de 4 essais répartis en 700 micro-parcelles. Face au réchauffement climatique et la pression des sécheresses estivales qui incitent à récolter plus tôt, un travail de recherche est mené sur la précocité.
L’objectif est d’étudier le comportement de différentes variétés en fonction de leur précocité et du type de sol, afin d’aider les agriculteurs et agricultrices à faire le meilleur choix adapté à leur terroir. Une partie de l’essai est dédié également aux associations de blé avec des légumineuses (blé-pois ou blé-féverole), pour améliorer la qualité du blé, notamment le taux de protéines, car la céréale est semée dans des densités plus faibles pour favoriser le développement et diminuer la pression des maladies. Par ailleurs, les légumineuses permettent d’enrichir le sol en azote pour la culture suivante.