La Vendée est un producteur historique de maïs semoulier, car apprécié pour sa précocité et sa rusticité, notamment lors des fortes chaleurs. Depuis 15 ans, la coopérative développe des débouchés solides avec les transformateurs européens toujours en demande de matières premières. Elle sécurise également les producteurs par de la contractualisation et une prime à la récolte.
La filière maïs semoulier a particulièrement bien fonctionné cette année avec un rendement moyen de 70 qtx. Ce type de maïs, plus rustique aux aléas climatiques, subit moins les fluctuations du marché, car c’est un débouché atypique à l’image de Cavac. « Il est important de maintenir ce débouché déjà bien installé afin de le sécuriser pour l’avenir, mais aussi augmenter la production pour répondre à la demande forte des transformateurs », soutient Thierry Guibert, responsable filière et ancien technicien terrain.
Le maïs semoulier, à l’amidon vitreux, permet d’obtenir de la semoule en granules plus ou moins fines qui donne une consistance légèrement croquante aux biscuits, muffins, gâteaux ou pain. Elle sert aussi à faire de la polenta, idéale pour accompagner un plat en sauce. Elle est également utilisée pour produire de la bière. « Le maïs semoulier offre divers débouchés rassurants que nous avons à coeur de cultiver pour les consommateurs français. Tout comme le chanvre ou les haricots, c’est une production qui construit l’identité de la coopérative à l’échelle locale et nationale », explique Thierry Guibert.
Privilégier des cultures précoces, un gage de sécurité
Les évolutions climatiques incitent à mettre en place des itinéraires techniques précoces, afin d’éviter les périodes climatiques difficiles avec les vagues successives de canicule et de déficit hydrique. La date de floraison à la fin juin favorise une bonne fécondation, au lieu de la mi-juillet où les températures relevées cette année était de 40 °C à l’ombre, ce qui a provoqué l’avortement de grains dans de nombreuses parcelles.
Les maïs semouliers dits « corné, corné », se caractérisent par une bonne vigueur au départ, un atout lors du semis qui peut être réalisé au début avril notamment en bocage. « Pour un semis réussi, le sol doit être suffisamment ressuyé, avec une pluviométrie peu importante pendant au moins 10 jours, avec éventuellement l’ajout d’un engrais starter. Puis rester vigilant à l’attaque des insectes pendant la levée lente de la plante qui peut provoquer la perte de plants », préconise Jean-Luc Lespinas, responsable du service agronomique de Cavac.
Économiser les frais de séchage gourmand en gaz
Le maïs semoulier est aussi bien adapté en zone de marais que de bocage. Sa précocité à un avantage non négligeable sur les coûts de séchage qui augmentent avec la volatilité des prix du gaz à cause du conflit russo-ukrainien. Cette année, les grains ont été récoltés en moyenne à 20 % d’humidité à partir de début septembre au lieu de 28 % à 30 %. Outre ces économies d’énergie, le maïs semoulier apporte un gain agronomique. Le maïs semoulier, du fait de sa précocité et de sa bonne rusticité, a des besoins en eau inférieurs aux variétés dentées plus tardives et libère le sol relativement tôt pour l’implantation des cultures d’hiver.