L’activité diminue pour suivre le phénomène général des départs à la retraite dans le monde agricole. Point positif, plusieurs dossiers d’installation sont en cours pour 2024 et montrent les premiers effets du « Plan Avenir Lapins » lancé en 2022. Des projets encouragés par les banques pour leur solidité et la motivation des futurs éleveurs et éleveuses conquis par la production cunicole.
La filière mène diverses actions pour se rendre attractive et installer de nouveaux éleveurs et éleveuses. Face à l’inflation, les discussions avec l’abattoir ALPM ont permis de couvrir une partie des charges, avec une augmentation à hauteur de 7 centimes / lapin contractualisé en 2023. La prochaine étape est de mieux prendre en compte l’ensemble de ces charges opérationnelles pour équilibrer les rémunérations.
Mieux communiquer sur le métier de cuniculteur
Pour répondre à l’enjeu du renouvellement des générations dans la filière cunicole, le groupement CPLB et les établissements développent ensemble une communication du métier auprès des élèves. « C’est important de faire un état des lieux de la filière, de proposer des actions pédagogiques pour positionner la production de lapins dans les programmes, dans les travaux pratiques, ou dans les cours de gestion d’une entreprise agricole par exemple, pour donner plus de visibilité à ce métier », soutient Pierre Dupont responsable de la CPLB.
Ainsi, plusieurs rencontres ont été réalisées avec les principaux lycées agricoles de la région. « Avec les départs en retraite qui s’enchainent, notre objectif est d’assurer le renouvellement des générations et la mutation des modes d’élevage. Trop souvent méconnu et ne faisant plus partie des programmes de formation, notre métier gagne à être remis en avant pour susciter des vocations », conclut Gwenaël Moreau, président du groupement CPLB.
Regard sur l’attractivité du métier
L’assemblée s’est terminée par une analyse d’Anaël Roussel, chercheur en sciences sociales pour l’interprofession CLIPP (Comité interprofessionnel du lapin de chair), qui a mené une enquête auprès d’éleveur·euse·s et acteurs de la filière sur l’attractivité du métier. Son analyse montre qu’elle se structure en 3 piliers : l’image du métier, l’accessibilité dans la filière et les conditions de travail. Concernant l’image du métier, il relève une méconnaissance de la filière au sein des structures financières, une méconnaissance dans l’enseignement, et un manque de communication sur l’activité en général au sein de la société.
Par contre, à propos de l’accessibilité, la filière apporte un véritable soutien financier et technique pour aider l’installation. Enfin, concernant les conditions de travail, le métier peut générer parfois du stress sanitaire, mais apporte un équilibre intéressant grâce à des cycles bien planifiés qui offrent des périodes de repos. Cette enquête donne un éclairage nécessaire et des clés pour valoriser et faire perdurer cette filière.