Depuis juillet, 5 nouveaux camions ont rejoint la flotte du pôle logistique servant à approvisionner les exploitations agricoles en fournitures. Ils roulent au B100, un carburant intégralement produit à partir de colza français et tracé. Explications.
« Dans le cadre de la transition énergétique, nous travaillons à la diversification des motorisations pour être moins dépendant des énergies fossiles. L’objectif est de faire un mix énergétique au bio gaz comprimé (GNC) et B100 pour les poids lourds à condition de valider la pertinence économique des nouvelles énergies », explique Téodor Ariton, directeur supplychain du groupe Cavac.
Une consommation réduite de 2l/100 km sur 5 millions de km annuels
Cette transition a été initiée par le groupe Cavac en 2012, dans un premier temps par un changement de pratique avec l’éco conduite : chasse aux kilomètres vides, conduite douce, utilisation de l’outil de diagnostic Co-Driver pour sensibiliser les chauffeurs à leur consommation. Puis en 2018, 4 camions roulant au biogaz comprimé (GNC) issu de la méthanisation locale sont arrivés. Ainsi, grâce à ces premières actions, la consommation de carburant a été réduite de 2l/100 km sur l’ensemble de la flotte logistique, soit 5 millions de km parcourus par an. L’ensemble des camions ont désormais une consommation moyenne de 36 l/100 km.
« Plusieurs facteurs en amont nous ont incités à changer de pratique : l’objectif de réduire de 37,5 % les émissions de CO2 des voitures neuves d’ici 2030, l’accès limité aux véhicules Crit’Air 1 dans les collectivités en zones à faibles émissions (ZFE), la diminution du remboursement de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), etc. », souligne Téodor Ariton.
Une réflexion globale « du champ aux échappements »
Plusieurs choix de carburants alternatifs étaient possibles comme l’huile végétale hydrotraitée (HVO) ou l’hydrogène. La quantité de CO2 rejeté n’est pas l’unique critère de sélection. L’avantage du B100 est qu’il est adapté aux véhicules diesels, ce qui ne perturbe pas l’ensemble du parc automobile de Cavac et évite des coûts d’entretien supplémentaires.
« Avant de lancer une solution à grande échelle, on teste avec 5 camions pour garantir la réussite et faire en sorte que l’action soit adaptée au territoire », précise Téodor Ariton. Le B100 ne peut être utilisé que dans les flottes professionnelles disposant de leurs propres capacités de stockage et de distribution, à l’instar de nos filiales Agrivia et Sovetrans.
C’est un co-produit du tourteau de colza développé par la coopérative COC 86 basée en Vienne. Un échange gagnant-gagnant car l’augmentation de l’utilisation de ce biocarburant peut inciter à produire plus de colza sur le territoire, notamment pour alimenter les élevages en protéines végétales au lieu d’importer du soja.
