Les progrès génétiques en matière de tolérance aux maladies permettent de limiter l’impact sur le rendement des céréales. Au détour d’une plateforme d’essais de blé au sud de la Roche-sur-Yon, où un essai non protégé aux fongicides a été testé, Jean-Luc Lespinas et Guillaume Potier du service agronomique, évaluent les comportements variétaux vis-à-vis de la septoriose.
« Nous observons des résultats encourageants sur cette plateforme d’essais, notamment concernant la septoriose, la maladie principale sur la région, qui peut avoir une très forte nuisibilité, jusqu’à 40 qx en moins lors des années humides comme celle-ci », explique Jean-Luc Lespinas.
La plateforme située au Poiroux teste cette année une cinquantaine de variétés. Parmi les 4 répétitions cultivées, un bloc n’a pas reçu de traitement phytosanitaire afin de voir l’effet variétal sur la tolérance des différentes maladies du blé.
« On observe des variétés qui sortent du lot. À ce stade de fin de floraison (16 mai), sur certaines plantes, la septoriose n’est pas montée jusqu’aux dernières feuilles avant l’épis grâce à leur génétique, ce qui va favoriser la photosynthèse et un bon remplissage du grain », note Guillaume Potier.
5 plateformes d’essais de blé sur le territoire
Le service agronomique de la coopérative réalise chaque année ses propres parcelles d’essais afin d’étudier les variétés dans un contexte de sol au plus proche des exploitations. Les essais sont conduits en microparcelle (1,5 m sur 10 m de long) avec 4 répétitions de sorte à réaliser une analyse statistique pour mesurer une éventuelle hétérogénéité du terrain qui peut interférer les résultats.
Cette année, 4 plateformes de blé ont été semées. Les variétés y sont répétées plusieurs fois avec le même itinéraire technique et localisées de manière aléatoire sur la parcelle, de façon à gommer les différences liées au potentiel du sol. Si le rendement d’une variété varie d’un endroit à l’autre de la parcelle, on peut en déduire que son développement est plutôt influencé par la qualité du sol que sa génétique.
« Dans un contexte où les molécules phytosanitaires tendent à diminuer, la génétique sera une partie de la solution pour lutter contre les maladies. Outre la septoriose, l’ensemble des maladies sont travaillées pour apporter une meilleure tolérance ou résistance, citons le piétin verse avec le gène Pch1, les rouilles, la fusariose sur épi. Le choix de variétés tolérantes à la mosaïque des céréales s’élargit d’une année sur l’autre, ainsi que sur la cicadelle des épis. Les premières variétés tolérantes à la JNO sont disponibles avec des espoirs à terme sur les pieds chétifs », conclut Jean-Luc Lespinas.
Une recherche agronomique indispensable
Chaque année, 5 000 microparcelles d’essais de culture sont mises en place pour observer leur comportement (maïs, tournesol, blé, sorgho, haricot, chanvre, lin, lentille, fourragères, etc.). Mais rien n’est vraiment acquis dans un milieu vivant en perpétuel évolution capable de s’adapter aux évolutions génétiques, notamment les agresseurs face aux tolérances des plantes, d’où la nécessité pour Cavac de continuer le travail de sélection pour palier à ces aléas.