Les Cultures Intermédiaires Multi-Services (CIMS) apportent de nombreux avantages pour les sols et la biodiversité. Afin de tirer le maximum de leurs bénéfices, il est primordial qu’ils produisent une biomasse importante. Pour mieux accompagner les adhérents dans la réussite de cette culture, le service agronomique a mené un essai pour observer l’impact de différentes stratégies de gestion du salissement en céréales sur le développement des couverts.
Lors des échecs d’implantation des Cultures Intermédiaires Multi-Services d’été (CIMS) d’été, la sècheresse est souvent rendue responsable. Bien que le facteur humidité soit important, la rémanence de certains désherbants peut empêcher le développement de certaines espèces, en particulier les légumineuses et les crucifères. Or, celles-ci sont importantes pour restituer de l’azote, contrôler les adventices, protéger le sol de l’érosion et stocker du carbone. Elles apportent également une biodiversité fonctionnelle essentielle : des ressources alimentaires pendant des périodes de disette estivale, un habitat favorable pour les pollinisateurs, les auxiliaires (syrphe, coccinelle, chrysope), et la petite faune sauvage (perdreaux, cailles, rongeurs).
Un programme de rattrapage de printemps adapté n’a que très peu d’impacts sur les couverts, contrairement à un rattrapage avec des sulfonylurées : ce sont 2 tonnes de matière sèche qui séparent ces deux programmes… Soit un gain non négligeable de 30 unités d’azote supplémentaires disponibles pour la culture suivante.
Essai au champ : étude de l’impact du désherbage sur le développement des CIMS
Afin de mieux accompagner ses adhérents dans la réussite des CIMS, le service agronomique a mené un essai pour observer l’impact de différentes stratégies de gestion du salissement en céréales sur le développement des couverts. Dans le cadre de cet essai, ce couvert a été semé juste après la moisson en semi-direct : cet essai montre que le désherbage de printemps peut avoir un effet néfaste sur le développement du couvert d’été.
Victor Vergnault, responsable des Couverts d’Intercultures Multi-Services au service agronomique précise : « les crucifères et les trèfles sont très sensibles à la rémanence. Les vesces et la phacélie souffrent mais s’en sortent mieux. Sans sulfonylurées au printemps, le bon développement des couverts permet de limiter les repousses de céréales et de ray-grass afin de conserver une parcelle propre, malgré un été 2022 très sec ! ».
Il est nécessaire de réfléchir la stratégie de désherbage à la rotation. L’essai montre qu’après une céréale à paille, si l’on souhaite optimiser la biomasse des CIMS, l’investissement dans un rattrapage sans sulfonylurées est fondamental !