La culture de l’élevage

Fabien Droillard cultive sa passion pour l’élevage depuis son plus jeune âge. À Bournezeau, au lieu-dit Le Haut Bois, il a grandi et a appris à aimer son métier. Rencontre avec un éleveur de jeunes bovins (JB) qui maîtrise aussi bien les cultures des champs que l’élevage de ses vaches.

Fabien Droillard, 39 ans, naisseur engraisseur de jeunes bovins, au lieu-dit Le Haut Bois à Bournezeau (85)
Fabien Droillard, 39 ans, naisseur engraisseur de jeunes bovins, au lieu-dit Le Haut Bois à Bournezeau (85)

Février et mars sont deux mois particulièrement intenses pour Fabien Droillard, comme août et septembre. Sur ces deux périodes annuelles, il réalise en moyenne 120 vêlages. Ce mardi 4 février, il nous a ouvert son élevage entre deux mises-bas. « Ces quatre mois demandent une présence jour et nuit », précise-t-il. Ce qui n’empêche pas Fabien d’arborer un large sourire. Son métier, il l’a choisi et c’est clair qu’il l’apprécie. « J’ai toujours voulu être éleveur », confirme-t-il. À la fin de ses études, à 21 ans, il s’installe avec ses parents et reprend la ferme située au Pré du Gué, à trois kilomètres du Haut Bois. « C’était après une épidémie de fièvre aphteuse. Les cours n’étaient pas au mieux », se souvient-il. Mais grâce notamment à la caisse de sécurisation de Bovineo, il parvient à développer son atelier de jeunes bovins. Dix-neuf ans plus tard, Fabien nous présente fièrement ses 150 taurillons âgés de 11 à 20 mois. Ils ruminent leur ration déposée chaque matin par Fabien à 6 h 30. « La régularité est importante pour la bonne croissance des taurillons, explique l’éleveur. Si les JB attendent trop, ils pourraient se battre et se casser une patte ou une corne, ce qui entraînerait une perte de croissance. » En inspectant l’auge, Fabien constate les refus de ses jeunes bovins, des tiges et des feuilles de maïs. « C’est de la perte alimentaire due aux mauvaises conditions de récolte. Le vent a couché le maïs et la machine n’a pas pu le découper correctement. Il faudra que j’ajoute des compléments à la ration. »

Une ration “aux petits oignons”

Fabien Droillard travaille avec Amandine Piolet, technicienne à Bovineo pour préparer avec soin les rations des taurillons, composées d’ensilage de maïs, d’enrubannage (mélange de méteil, trèfle, vesce et seigle) et de compléments en granulés. La nutrition est au cœur du métier d’engraisseur. « Toute perte de croissance est une perte de revenu », souligne le chef d’exploitation. Pour optimiser au mieux l’apport nutritionnel des jeunes bovins, Amandine effectue des prélèvements sur le silo de maïs et sur l’enrubannage. « Les analyses permettent de doser les compléments à apporter » explique-t-elle. Et cette année, il en faudra plus car l’enrubannage est en déficit de protéines, conséquence d’une récolte tardive liée à l’excès d’eau et une partie de l’ensilage de maïs n’est pas digestible par les JB.


Des semis d’herbe prometteurs

Fabien garde confiance. Ses semis d’herbe sont en effet bien partis. Les couverts de vesce, seigle et trèfle pour les taurillons s’étendent sur 15 ha. À côté, sur 23 ha, le ray-grass italien offre une belle et épaisse couverture verte. «Si le printemps est au rendez-vous, je pourrai le récolter autour du 15 au 20 avril », prévoit le cultivateur. Et à la repousse, en mai, les vaches prendront leur quartier d’été. « Elles adorent être au pré et moi aussi, sourit Fabien. D’une part, je n’ai plus besoin de les nourrir et d’autre part, leurs bouses participent à maintenir mes sols vivants. » Concernant le maïs, essentiel à la croissance de ses JB, Fabien pourra compter sur sa retenue d’eau (50 000 m3). « L’étang est ma meilleure assurance en cas de sécheresse, souligne Fabien. L’irrigation est vitale pour maintenir une quantité de fourrage suffisante avec des terres hétérogènes comme les miennes. »

Assurer la relève

Dans son bâtiment d’élevage, Fabien Droillard surveille ses reproductrices. Douze veaux sont nés en quatre jours. Une cinquantaine doit venir. Ils resteront sept à huit mois avec leur mère puis les mâles rejoindront l’atelier d’engraissement et les femelles iront au pré ou en stabulation. « Je garderai les meilleures en reproductrices, explique l’éleveur. Je les choisis selon leur origine et leur caractère avec la facilité de naissance pour critère principal. Le top c’est qu’elles mettent bas seules et qu’elles apportent suffisamment de lait à leur veau. » Ainsi la relève de son cheptel sera réussie. Pour ce qui est de la relève de l’élevage, Fabien a fait le choix de former deux apprentis, Thomas et Benjamin. « J’aime bien expliquer comment je travaille. Et il faudra bien des jeunes demain pour reprendre nos structures. »

Le saviez-vous ?

Face aux conditions météorologiques particulièrement mauvaises depuis octobre 2023, les élus du comité du groupement Bovineo ont décidé de reverser une enveloppe de 300 000 € destinée aux éleveurs de JB à viande les plus engagés avec le groupement (hors contrat de production à marge garantie). Parmi les éleveurs à en bénéficier, Fabien Droillard.

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