En Vendée, les moissonneuses ont commencé à battre les premières orges un mois en avance. Cette collecte se caractérise par une certaine hétérogénéité en quantité et qualité en raison du déficit hydrique et des vagues de chaleur.
« On observe une grande variabilité selon les secteurs. Des rendements du simple au double, de 40 à 90 qtx, entre la plaine aux terres moins profondes, et le bocage ou les marais aux sols argilo-calcaires et avec une bonne réserve utile (jusqu’à 200 mm) », explique Jean-Luc Lespinas, responsable du Service agronomique. Les premières récoltes ont ainsi débuté le 10 juin en plaine avec l’orge et le blé, pour se terminer vers le 14 juillet en zone bocage par le triticale et le seigle. Selon les essais Cavac, le rendement moyen observé est de 68 quintaux.
Une somme des températures plus élevée que d’habitude
La France a connu cette année 3 vagues de canicule inhabituelles et précoces, notamment en mai. Conséquences ? Une diminution des précipitations et de la quantité d’eau dans les réserves utiles qui ont accéléré la maturité des cultures. « Selon nos observations et celles de l’Institut du végétal Arvalis, on relève un déficit de plus de 180 mm par rapport à la pluviométrie habituelle sur la période d’avril et mai », précise Jean-Luc Lespinas.
Un temps sec bénéfique contre les maladies
Malgré la sécheresse, un des points positifs est la diminution de la prolifération des maladies. Cependant, il faut rester vigilant face au risque accru de développement de rouille jaune lors d’hivers relativement secs et frais. Un travail de recherche continu est mené au sein du service agronomique pour observer les mutations et développer des variétés résistantes. Un autre phénomène à surveiller est le gel tardif de printemps, notamment lors du stade de la méiose, qui peut impacter le développement de l’épi.
Un des conseils suggéré pour l’année prochaine, serait de choisir des variétés précoces afin d’éviter les pics de chaleur l’été, tout en restant vigilant sur l’accessibilité des parcelles au semis. Le 20 octobre est une date idéale pour un bon repos hivernal du blé. Privilégier des variétés photosensibles dont la somme de lumière va conditionner la montaison (Absalon LG) à l’inverse des variétés thermosensibles.
À Saint-Fulgent (85), les saisonniers s’affairent
Accueil des agriculteurs, échantillonnage, acheminement du blé, gestion et surveillance des cellules, chargement et déchargement des céréales,… Chaque été, il ne faut pas moins de 4 saisonniers pour assurer la collecte des 8 000 tonnes annuelles sur le silo. Kevin Alexandre, futur sapeur-pompier, est à sa 3ème saison, il témoigne : « je suis originaire du coin et c’est de bouche à oreille que j’ai trouvé cet emploi saisonnier. Ça me plait beaucoup car c’est différent du travail à la chaîne. On est en plein air, les tâches sont polyvalentes, à la fois pour la partie administrative (gestion des comptes sociétaires), mais aussi technique avec l’acheminement des céréales, l’entretien du silo, etc. On apprend à travailler en équipe dans une bonne ambiance de camaraderie », en l’occurrence avec Quentin Bordron, à ses côtés, qui ajoute, « c’est intéressant d’être au contact des agriculteurs, d’en apprendre plus sur leur métier, de découvrir la diversité des variétés de céréales, mais aussi de recueillir les ressentis face aux évolutions climatiques », une véritable immersion au monde agricole pour ce jeune étudiant actuellement en licence de psychologie.
« Une collecte régulière pendant 3 semaines »
Dominique Morin est responsable du silo de Saint-Fulgent depuis 23 ans. Il a fait ses premières heures chez Cavac en tant que saisonnier à la Chataigneraie. Il explique que « le rythme de collecte était moins intense que l’année dernière du fait des nombreuses pluies qui avaient créé des pics de productions. Cette année, nous recevions 700 tonnes/jour en moyenne, avec des records à 1 500 tonnes/jour, ce qui représente 80 remorques de tracteur à gérer quotidiennement ». La récolte précoce a permis de mieux organiser la logistique. Les transporteurs étaient plus disponibles afin de pouvoir évacuer en moyenne 300 tonnes par jours vers les plus grands sites (Sainte-Gemmela- Plaine, la Boissière-des-Landes, Beaurepaire).
Toute une logistique pour livrer, blé, lin, colza, triticale ou mélange bio (blé-féverole / blé-pois / triticale-pois) vers les différents débouchés, notamment le blé de la filière qualité CRC.