À l’âge de 24 ans, Victor Bibard bénéficie de la Dotation élevage de 15 000 € pour s’installer. Il explique comment il construit son projet professionnel avec les nouvelles attentes agricoles, la volonté de perpétuer la tradition familiale, tout en cherchant un confort de vie.
« Après un BTS analyse de conduite des systèmes d’exploitation (ACSE), j’ai travaillé 4 ans en tant que salarié dans une exploitation voisine. Ensuite, j’ai essayé de m’installer à deux reprises, mais l’accès au foncier était difficile », explique Victor Bibard.
Faciliter l’accès au foncier
S’installer en agriculture n’est pas chose aisée. L’accès au foncier est limité, les investissements sont conséquents. Aidé du service Projectis de Cavac, Victor engage une véritable prospection. Grâce à la connaissance fine du terrain d’Aurélien Briand, le CTC du secteur, et de Pierre Dupont, le responsable du groupement CPLB, l’exploitation idéale à reprendre pour le jeune agriculteur est identifiée : 130 hectares avec un troupeau de vache Angus et un cheptel de lapin (345 cages mères), le tout dans un paysage idyllique de coteaux et de bois autour de Montreverd.
« J’ai eu un coup de cœur pour les méthodes de travail, notamment la valorisation du pâturage », indique Victor Bibard. Il décide de s’associer en Gaec avec l’exploitation de son père Pascal (céréales et canards) afin de perpétuer cette passion pour l’agriculture.
Être autonome en aliment et gagner en qualité
Produire moins, mais mieux, c’est le choix de Victor. De 80 animaux, il décide de réduire à 50 et de produire au maximum son propre aliment pour limiter l’achat extérieur.
« J’ai fait le choix des vaches allaitantes pour avoir moins de contraintes quotidiennes qu’en élevage laitier. Les prairies permanentes gérées en paddock sont nourrissantes (fétuque, chicorée, trèfle) et le ratio 40 hectares pour 50 vaches permet d’être autonome en protéines. De plus, diversifier les productions (canards, lapins, bovins viande et céréales), est un filet de sécurité lorsque les marchés peuvent se déséquilibrer », conclut Victor Bibard.
L’installation est prévue au 1er avril 2022. Son frère Simon, âgé de 22 ans, diplômé d’un BTS ASCE et actuellement en licence management, rejoindra l’exploitation en septembre en tant qu’apprenti.
Sécuriser l’élevage sur son territoire : le savoir-faire de Cavac
Par an, environ 350 exploitations s’installent pour 600 départs sur le périmètre de la coopérative. Pour pérenniser les filières agricoles et en développer des nouvelles, la dotation élevage facilite l’installation des jeunes. Elle concerne tous les élevages et exploitations avec des dispositifs adaptés pour chaque.
« Pour Victor, la dotation couvre à la fois l’élevage de bovins et de lapins. Pour les bovins, il s’agit d’un financement direct apporté au début du projet. De plus, il dispose d’un accès privilégié aux filières qualité : engagement minimum d’animaux sur une durée de 3 ans (ex : Label Rouge). Pour les lapins, la dotation apporte une aide directe à l’achat du cheptel et cette production dispose d’un prix de vente indexé sur le coût des aliments », détaille Nicolas Picard, Directeur de Bovineo.
Une multitude d’aides à l’installation
En plus de la dotation, Victor Bibard bénéficie de la Positiv’Jeune (Plan avenir céréales, bourse « services Cavac », aide à l’installation, etc.), de la formation Cybèle pour comprendre le fonctionnement de la coopérative, des marchés, et de la dotation jeune agriculteur (DJA). Mais d’autres aides peuvent être mobilisées comme l’aide du Conseil départemental (10 % de la DJA) ou l’ACRE (aide à la création d’entreprise).
« Ces dispositifs rassurent les partenaires financiers car ils apportent de la sécurité et de la visibilité sur l’avenir, avec une rentabilité assurée. La dotation est un vrai engagement de la coopérative pour sécuriser l’agriculteur dans ses premières années. Elle est le symbole d’une coopérative polyvalente qui croit plus que jamais en l’élevage pour dynamiser son territoire », conclut Stéphane Landreau, Responsable développement du service Projectis.
Avec un Fonds annuel de 2 000 000 €, la Dotation élevage Cavac souhaite accompagner 60 à 70 projets d’installation par an. Depuis son lancement en novembre, 36 dossiers ont abouti.
L’authentique Abeerden Angus en Vendée
Race originaire d’Écosse, l’Aberdeen Angus est connue pour sa précocité, sa facilité d’élevage (âge au 1er vêlage, bon IVV, docilité), sa rusticité (vigueur des veaux). Autre point positif : elle a la capacité de compenser les volumes d’herbe importants au printemps tout en ayant une bonne croissance.
On compte actuellement 2 000 Aberdeen Angus en France, dont 1 000 sont élevées par le groupement Bovineo sous forme de contrat tripartite. Victory Cattle (importateur de génétique), Bovineo et l’éleveur s’engagent à produire des animaux maigres (broutards et laitonnes). Les femelles servent au développement et au renouvellement de la race. Les mâles sont engraissés à l’herbe et valorisés dans les GMS de l’ouest de la France.