C’est comme une rentrée des classes en ce début septembre pour les 14 agriculteurs inscrits à la nouvelle formation « bio » proposée par Cavac. 10 journées de travail avec des pionniers du bio comme Alfred Gässler, Konrad Schreiber, ou encore Sébastien Roumegous. Au programme ? Les piliers de la fertilité (physique, biologique, chimique), les atouts des couverts végétaux, le désherbage bio-logique, ou encore la reconnaissance des plantes bio indicatrices.
En ce premier jour de formation, un tour de table s’impose : l’un est éleveur de porc, un autre de volailles, ou encore producteur de céréales. Chacun ont des objectifs différents : des jeunes agriculteurs en soif de connaissances et d’autres avec plus d’expériences qui souhaitent renforcer leurs compétences ou répondre à des problématiques précises : comment lutter contre l’érosion de certaines parcelles ? Comment apporter de la matière organique sans élevage ? « C’est un cycle de formation dit « bottom-up » où c’est l’agriculteur qui innove. C’est un moment dédié pour évaluer, partager, et enrichir ses connaissances et se nourrir d’approches agronomiques variées. On propose une agriculture différente, notamment dans la fertilisation des sols, dans la valorisation de l’activité biologique des sols pour que les agriculteurs puissent créer leurs propres solutions sur leurs propres terres », indique Thierry Rattier, formateur du Service agronomique de Cavac.
Savoir évaluer la fertilité de son sol
Chaque journée de formation vient approfondir un thème, comme la fertilité, où les participants se familiarisent à différents outils d’analyse pour avoir une connaissance précise de celle-ci : bilan humique, test bêche, analyse de sève, diagnostic Be Api, sonde de conductivité, interprétation d’une analyse chimique, etc.
D’autres séquences sont consacrées à la compréhension des plantes malades par rapport à la santé des sols pour faire le lien entre les symptômes et les carences en éléments. Mais aussi à la reconnaissance de la macro ou de la meso-faune souterraine vertueuse, comme les bactéries cellulolytiques, bénéfiques pour la dégradation de la cellulose. Du biologique au chimique, le sol est étudié dans toute sa complexité. « Dans cet environnement, les équilibres sont aussi importants que l’abondance des éléments. Par exemple, pour assimiler l’azote, il faut un bon taux de manganèse ou de bore qui est d’ailleurs souvent en carence dans les sols vendéens. Un apport de bore et une réduction de l’azote pourrait être plus bénéfique dans certains cas », détaille Thierry Rattier.