Installé en poules pondeuses depuis 2017, Aubin Desèvres s’apprête à prendre les rênes du Gaec Le Grand Épigny dans les Deux-Sèvres. Son père part à la retraite cette année et lui laisse son cheptel de vaches allaitantes et une bonne idée ! Rencontre avec le jeune éleveur de 28 ans.
À Breuil-Chaussée, commune déléguée de Bressuire (79), le lieu-dit Grand Épigny surplombe le Petit Épigny, le hameau familial d’Aubin Desèvres depuis plus d’un siècle. « Mes arrière-grands-parents, mes grands-parents, mes parents et moi-même aujourd’hui avons grandi ici », retrace Aubin en regardant au loin les anciens bâtiments agricoles toujours exploités. Au Grand Épigny, à une centaine de mètres de là, il a fait construire en 2017 un poulailler de 2 500 m². « J’ai été accompagné dans mon installation par Volinéo », précise-t ’il. Le groupement des éleveurs de volailles de Cavac l’a notamment aidé dans son choix d’élevage et d’équipements. Aubin Desèvres a également pu bénéficier d’une contractualisation en filière Agri-Éthique, label qui garantit aux agriculteurs un revenu juste et durable en France. Les œufs sont cassés chez Geslin à Chauché pour les besoins de La Boulangère. Une production en circuit court et rémunératrice qui satisfait pleinement le jeune éleveur. « Quand tout se passe bien, l’élevage de poules pondeuses blanches est plaisant et rentable financièrement », confirme Aubin.
Un cadre de travail agréable
Le bâtiment qui abrite les poules pondeuses est située au cœur du bocage des Deux-Sèvres. Au loin, on peut apercevoir le clocher Notre-Dame de Bressuire. Le long du poulailler, 7 ha de prairie sont réservés aux 17 000 poules d’Aubin. Deux silos pouvant contenir 27 tonnes d’alimentation pour la volaille sont reliés au bâtiment. « Ça représente 13 à 14 jours de nourriture », précise l’éleveur. À l’intérieur, le pondoir central s’étend sur les 150 mètres du poulailler. De chaque côté de celui-ci, des caillebotis avec mangeoires reliés directement aux silos par des tuyaux et des pipettes pour l’eau. Sur les perchoirs, les poules effectuent leurs rondes d’observation. Depuis 57 semaines qu’elles sont là, elles connaissent bien les lieux et sont réglées comme du papier à musique. Aubin les a en effet éduquées dès leur arrivée. « Il faut leur montrer comment s’alimenter, où pondre et quand », explique l’éleveur. L’objectif est d’optimiser son temps de travail et de minimiser la ponte hors pondoir.
16 000 œufs en moyenne par jour
Tous les matins à huit heures, Aubin Desèvres ramasse ses premiers œufs à l’aide du tapis roulant qui traverse le pondoir. Dans le sas d’entrée, dit “l’avant poulailler”, il accompagne les œufs blancs vers les bras mécaniques équipés de ventouses qui les déposent sur des plateaux. C’est le 1er round du ramassage. Le 2e consiste à traverser le poulailler pour ramasser le travail des poules qui, délibérément ou non, ont décidé de pondre en dehors du pondoir ! Cette double opération sera répétée une fois. In fine, ce sont en moyenne quelque 16 000 œufs qui seront ramassés chaque jour par Aubin jusqu’à environ 11h, l’heure de fin constatée de ponte des dernières poules. Les plateaux sont ensuite stockés dans une pièce attenante climatisée. L’entreprise Geslin viendra les chercher le lendemain matin.
Agriculteur de père en fils
Après avoir gérer ses poules pondeuses, Aubin va prêter main forte à son père Joël. Âgé de 62 ans, il s’apprête à laisser la main de son élevage de vaches allaitantes à son fils. « Ça ne se fera pas du jour au lendemain, rassure Joël Desèvres. Je continuerai à aider Aubin tant que le poulailler ne sera pas amorti », ajoute-t ’il pragmatique. Joël a toujours eu l’idée de faire des poules pondeuses. « Cet élevage s’adapte bien à celui des bovins, explique-t ’il. En plus il représente moins de charges et moins de travail car le paillage n’est pas nécessaire et le chauffage limité voire nul dans notre cas. » Cette bonne idée, il l’aura transmise en héritage à son fils. « C’est plutôt agréable à faire et les conditions sont bonnes », reconnaît Aubin. « J’aime bien aller aux poules le matin. J’ai le temps de penser à plein de choses pendant que je ramasse mes œufs. » Simple comme un œuf !
Le saviez-vous ? Volinéo accompagne les éleveurs dans leur projet avec notamment des contrats revalorisés, une aide à l’apport, un prêt, un accompagnement sur les courts termes poulettes… Renseignements sur volineo.fr ou au 02 51 93 40 50.