Une nouvelle unité de méthanisation à Aizenay

Le 5 juillet a eu lieu l’inauguration de l’unité de méthanisation SAS Agesy Methavert. Deux exploitations agricoles se sont associées pour développer une nouvelle activité et sécuriser leurs revenus. Une corde à leur arc supplémentaire adaptée à leur système agricole, car 100 % des matières valorisées en biométhane sont des couverts végétaux : des CIVEs (Cultures Intermédiaires à Vocation Énergétique).

Le Gaec des 3 étangs et la SCEA Citadelle, tous deux en polycultures-élevages (vaches laitières, bovins
viande, cultures de vente), se sont associés pour développer une unité de méthanisation qui valorise les couverts végétaux en biométhane injecté dans le réseau local GRDF. Afin de faciliter l’aboutissement de ce projet, Cavac a apporté son concours financier en tant qu’actionnaire minoritaire du dossier. Comme la coopérative l’avait déjà fait voilà quelques années sur le méthaniseur collectif Méthavie au Poiré-sur-Vie.
La réflexion du projet émerge à l’installation des fils des deux exploitations familiales : Teddy Verdon et Anthony Corbineau. « Ce projet est né d’une grande amitié familiale et de l’entraide historique dans nos exploitations respectives. Le projet est initié en 2018, pour préparer l’arrivée de Teddy en 2019 et de Anthony en 2022 sur nos structures respectives, et donc cette volonté de créer une activité supplémentaire complètement intégrée dans nos systèmes agricoles afin de sécuriser nos revenus », explique Dominique Verdon. Ainsi, en 2020 la société SAS Agesy Methavert est créée et les travaux commencent en juillet 2022 pour se terminer en mai 2024.

100% alimenté en couverts végétaux

À l’arrivée sur le site entre la quatre voies (La Roche-sur-Yon/Challans) et le silo de Cavac, nous sommes impressionnés par les deux grandes cuves aux dômes gonflés par le gaz issu de la fermentation. Pour faire fonctionner le méthaniseur sans arrêt, les deux exploitations produisent 400 hectares de CIVEs implantées et récoltées entre deux cultures principales. Ce sont principalement du seigle et de la vesce semés juste après la moisson et ensilés et stockés en silo au printemps.

« Ils remplacent nos couverts que l’on faisait habituellement. Nous avons choisi ces plantes car elles ont un pouvoir très méthanogène et un bon rendement végétal. L’ensilage dure 15 jours et nous permet de constituer un stock sur 14-18 mois pour ne jamais arrêter la fermentation du méthaniseur », précise Teddy Verdon. Dans la fameuse  » recette » viennent s’ajouter des écarts de triage de céréales et quelques résidus autres, de type résidus d’huiles végétales issus de trituration ou des pommes de terre déclassées. C’est donc un projet avant tout agricole qui a l’originalité de ne pas incorporer les fumiers issus des élevages (lesquels sont épandus de façon classique sur les terres) et de privilégier des intrants 100% végétaux, avec un digestat en sortie de méthaniseur qui vient compléter la fertilisation des cultures. La particularité de ce méthaniseur est qu’il fonctionne sur une production mensuelle établie avec le réseau GRDF de 125 Nm3 de biométhane injecté, soit l’équivalent de la consommation de gaz annuelle d’environ 3 000 logements neufs chauffés au gaz à Aizenay et les communes environnantes, ou de celle de 44 bus roulant au Bio GNV.

Un suivi quotidien

« Au quotidien, il faut alimenter en permanence les cuves. Chaque jour, on apporte 25 tonnes de matières dans le broyeur avec une chargeuse. L’ensilage de CIVEs écrasé est ensuite injecté via des canalisations grâce à une pompe », explique Teddy Verdon qui pilote le site une semaine sur deux avec Anthony Corbineau. La pompe centrale récupère les différents éléments essentiels à la bonne  » recette  » de fermentation, comme les huiles usagées issues de la trituration du colza ou les eaux pluviales du site. Ces liquides permettent d’humidifier l’ensilage de seigle et de vesce assez sec pour assurer un bon broyage. Tous ces éléments sont placés dans le méthaniseur hermétique, privé d’oxygène et chauffé à 40°C grâce au gaz produit par sa propre fermentation : rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme !

Une véritable“ recette ”

La  » recette  » est un savant équilibre et de dosage des matières pour ne pas déstabiliser la biologie, à l’instar du système digestif d’une vache. Mais il y a un commencement avant de lancer la machine : la montée en charge. « Il aura fallu quelques mois pour remplir la première cuve avec de l’eau, des CIVEs et du digestat d’un autre méthaniseur, afin de créer rapidement une première base microbienne propice à la fermentation et à la production de gaz. Puis ensuite, nous avons rempli la deuxième cuve », décrit Teddy Verdon. Une fois la fermentation terminée, une partie de la matière que l’on appelle le digestat est transférée automatiquement du méthaniseur vers un séparateur de phase. La partie solide est stockée dans un hangar et la partie liquide dans une fosse couverte. Le tout étant ensuite épandu dans les champs
lors des périodes propices. Au quotidien, la gestion d’un méthaniseur est une routine de travail d’apport de matières et de surveillance, mais c’est un véritable nouveau métier pour ces deux jeunes agriculteurs installés. Tous les quinze jours, une analyse biologique est réalisée par les techniciens Naskeo qui les accompagnent. Naskeo est le même prestataire du méthaniseur collectif Méthavie au Poiré-sur-Vie, dont Cavac est également partenaire. Outre Naskeo, la SAS Agesy Methavert a fait appel aussi à des entreprises locales pour la construction des différents éléments du site : sol, fosse, charpente métallique, etc…

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