Des éleveurs et éleveuses de porcs ont repris un élevage de 250 truies naisseur-engraisseur pour le transformer en une maternité collective de 750 truies afin de fournir des porcelets à leurs élevages d’engraissement. Une activité de naissage déléguée pour s’adapter à l’évolution des élevages de porcs et garantir un volume et une qualité génétique homogène des porcelets.
Les départs à la retraite en élevage modifient les organisations des filières animales de Cavac. Concernant la production de porcs au sein du groupement Porcineo, l’arrêt de certains naisseurs engraisseurs provoque un déficit de porcelets sur l’ensemble de l’activité. On observe que lors d’une transmission de ce type d’exploitation, la partie naissage très spécialisée n’est pas forcément reprise contrairement à l’engraissement. Pour garder son autonomie en approvisionnement de porcelets, 2 exploitations du groupement se sont associées pour construire une maternité collective de 750 truies avec Porcineo. Pour cela, les éleveurs se sont fait accompagner par le Groupement qui est actionnaire minoritaire dans la conception et l’élaboration des dossiers administratifs, et pour porter le dossier au niveau des prestataires financiers.
« Un dimensionnement adapté pour la compétitivité et des bonnes conditions de travail »
Le projet était de rénover un élevage de porcs en le transformant en une maternité. Un élevage qui répond aux normes du Label Rouge pour satisfaire aux besoins de ces filières de qualité Opale et Fermier de Vendée qui imposent plusieurs critères : durée de liberté, surface / animal, lumière naturelle, alimentation sans OGM. L’élevage a été dimensionné à 750 truies afin de trouver le bon équilibre de main-d’oeuvre avec 3 personnes sous la responsabilité d’un chef d’élevage et permettre une rotation satisfaisante des week-ends et des congés.
« Pour Porcineo, ce projet est important, parce qu’on a des naisseur-engraisseurs qui partent à la retraite, et pour autant, notre besoin en porcelets ne diminue pas pour maintenir notre volume de production en engraissement. Les maternités collectives sont une bonne solution pour ceux qui ne peuvent avoir que de l’engraissement, une bonne solution pour le bien-être des animaux et des éleveurs et éleveuses, et une bonne solution pour éviter de s’approvisionner en porcelets « tout-venant » de plusieurs élevages. On ne doute pas de la réussite de ce projet, qui on l’espère, initiera d’autres constructions de maternités collectives au sein du groupement Porcineo », soutient Chrystèle Amiaud, présidente du groupement Porcineo.
Porcineo au service de la conception et de l’innovation.
Ainsi, la maternité de 750 truies fera naitre 23 000 porcelets à l’année pour fournir les 2 élevages preneurs de part à la création de la SAS MATESSART en engraissement, et 4 élevages qui prendront des parts en novembre. La conduite reste classique : une mise-bas en 7 bandes avec un sevrage à 28 jours. Les premiers porcelets sont prévus pour novembre.
« On a réfléchi avec plusieurs concepteurs qui ont apporté leurs idées au fur et à mesure du projet. Notre objectif était de développer un outil pour maintenir le volume de production de Porcineo et offrir une solution peu coûteuse en approvisionnement de porcelets au sein du groupement pour les engraisseurs », explique Michel Chiffoleau, responsable technique et aliment de Porcineo.
Les dernières technologies de la filière porcs y sont intégrées, comme l’alimentation automatique et individuelle par truie qui permet de personnaliser le grammage et le type d’aliment, jusqu’à trois différents. Une opportunité pour le groupement, notamment pour faire des essais sur l’alimentation en maternité avec le partenaire Provimi et poursuivre le travail de traçabilité des aliments produits dans les usines de Cavac, notamment les protéines végétales locales de tournesol et de colza, qui viennent remplacer le soja.
« Tout a été pensé pour créer une ambiance de travail agréable. Lorsque nous avons acquis le bâtiment de 250 truies, il fallait repenser toute sa conception. Énormément de travaux ont été réalisés par les entreprises locales pour modifier l’orientation des salles : maçonnerie, cloisons, menuiseries, bardages, charpentes, électricité, ventilation, chauffage, etc. », décrit Bertrand Bouhier, un des actionnaires et gérant de la maternité.