Après trois années de crise de l’influenza aviaire, l’État a décidé de lancer la première campagne de vaccination jamais organisée en France. Depuis le début octobre le service de santé animale de Cavac l’organise au mieux au sein des groupements de volailles Volinéo, Prodavi et les Éleveurs de Challans. Une vaccination préventive, ciblée sur les espèces les plus sensibles (Canard Mulard, de barbarie et de Pékin), et nécessaire pour maintenir les productions de volailles.
La vaccination est un défi collectif et national pour immuniser les élevages de volailles. Fruit d’un long travail, la préparation de la campagne de vaccination s’est faite de concert avec le ministère de l’Agriculture, les groupements de volailles et le service de santé animale de la coopérative. Cette vaccination est un acte inédit au sein de l’Europe et une sécurisation nécessaire pour porter la production française de viande de canard de qualité sur les marchés européens et mondiaux.
Qui doit être vacciné ?
La vaccination est obligatoire depuis le 1er octobre pour les élevages détenant plus de 250 canards au moment de la mise en place sur l’ensemble du territoire national. Concernant les 45 communes de Vendée et les départements limitrophes où il y a eu un vide sanitaire de dédensification depuis le 3 juillet, une remise en place est possible dès lors qu’il y aura une vaccination.
Protocole et vaccin : vers 2 injections ?
Le vaccin Volvac BEST AI+ND du fabricant Boehringer a été retenu lors du premier appel d’offre de 80 millions de doses. Il est conditionné en flacon de 500 ml permettant de réaliser 1 000 doses en sous-cutanée. Le produit peut se conserver entre 2°C et 8°C durant 24 mois. Le protocole de vaccination est actuellement d’une première dose entre 10 jours et 21 jours d’âge, suivi d’une deuxième injection à minima 18 jours après la première injection.
Qui vaccine ?
Dès que l’exploitation connait sa date de mise en place elle réserve ses 2 dates d’interventions auprès des équipes de vaccination pour organiser son chantier. Elle prévient également son vétérinaire sanitaire, qui est responsable de cette vaccination réglementée, afin qu’il commande ses doses.
La vaccination est réalisée soit par une équipe de vaccination sous délégation du vétérinaire sanitaire ou soit par les éleveurs & éleveuses sous la délégation du vétérinaire avec un audit de premier chantier, et sous condition d’avoir suivi une formation. Le nombre d’attrapeurs devra être adapté en fonction de l’intervention, notamment pour la deuxième dose où les canards seront plus âgés.
Et après ? La surveillance
La mise en place de la vaccination est ensuite accompagnée d’une surveillance dite « passive » avec la réalisation d’écouvillons hebdomadaires par l’éleveur sur des oiseaux morts, ainsi qu’une surveillance dite « active » réalisée tous les mois par un vétérinaire sanitaire.
Le coût ?
L’opération va couter au niveau national environ 100 millions d’euros, qui seront pris en charge par l’État (85 %) et les filières (15 %). Le calcul du coût prend en compte le prix du vaccin, un pourcentage de l’application du vaccin, ainsi que la surveillance post-vaccinale.