L’ensemble des céréales et oléagineux ont bénéficié de conditions favorables d’implantation à l’automne grâce à une douceur climatique exceptionnelle, puis un hiver peu pluvieux qui a limité les risques hydromorphiques. Mais l’arrivée des beaux jours a donné du fil à retorde aux cultures à cause d’un déficit d’eau et une pression pathogène élevée.
Le blé : un bon potentiel impacté par la septoriose et le piétin
Les bonnes conditions automnales ont favorisé le développement d’une biomasse importante en cette sortie d’hiver. Mais le déficit en eau, tout particulièrement en fin de cycle, corrélé avec une évapotranspiration très élevée (fin mai), a perturbé le remplissage du grain. Le climat clément a également favorisé les attaques de pucerons, et la prolifération de la Jaunisse Nanisante de l’Orge (JNO), dont les blés n’ont pas cette tolérance naturelle. « On est sur un cycle climatique où on va de plus en plus observer des climats favorables aux pucerons à l’automne. Il faut rester vigilant sur l’évolution de ce ravageur », explique Jean-Luc Lespinas, responsable agronomie de Cavac.
Ces conditions favorables n’ont pas empêché non plus le retour de la septoriose absente depuis 3-4 ans qui s’est développée avec la pluviométrie du mois d’avril. Les variétés tolérantes sont sorties du lot avec 6 qx supplémentaires en moyenne, car elles ont pu bénéficier de l’efficacité d’un traitement fongique tardif contrairement à une variété moins tolérante.
Par ailleurs, des cas de piétins échaudage ont été observés, en raison d’un automne et d’un hiver relativement doux et la mise en place précoce des semis. Des conditions particulièrement propices au développement du champignon, notamment à la suite d’un méteil composé de seigle. Une année atypique, mais qui risque de se reproduire avec le réchauffement climatique, et qu’il faut surveiller lors de la mise en place d’une Culture Intermédiaire Multi-Services (CIMS) courte (septembre-mars) avant l’implantation d’un blé à l’automne suivant. À noter qu’un précédent de légumineuses pures semble être moins sensible au piétin.
Colza : un bon début qui n’a pas duré
Des rendements rassurants espérés en cette sortie d’hiver avec une magnifique biomasse observable liée à une bonne absorption de l’azote à l’automne et aux conditions climatiques très poussantes. Mais la pression des insectes n’a pas laissé de répit à la culture notamment à cause des larves d’altises tardives sur l’ensemble de la ferme Cavac (fin janvier), aussi bien en plaine qu’en bocage, secteur habituellement épargné. D’autre part, l’arrivée des méligèthes en avril-mars, puis des charançons ont perturbé la floraison et le développement des siliques. Des cas de mycosphaerella ont par ailleurs impacté le rendement de 5-6 qx sur certaines cultures. Au final, le rendement moyen est inférieur à 25 qx au lieu des 40 qx attendus.