Sylvain Loizeau produit depuis 4 ans du trèfle semence pour la coopérative. En plus de l’intérêt de réaliser une culture à bonne valeur ajoutée pour ses graines, il utilise la plante pour son fourrage riche en protéines. Ainsi, il économise presque 35 % sur l’achat des aliments pour l’élevage, puis l’azote pour fertiliser ses terres.
Au Gaec La Vallée Verte, à Saint-Christophe-du-bois (49), entre les parcelles de blé ou de maïs, nous pouvons observer un champ parsemé de petites fleurs violettes. Nous sommes bien dans une culture de trèfle violet ! Il a été semé deux ans auparavant sur une dizaine d’hectares juste après la moisson de blé.
« Développer une nouvelle culture permet de diversifier ses sources de revenus, d’apprendre des nouvelles techniques, de revoir son exploitation dans sa globalité pour l’améliorer et être plus résilient », soutient Sylvain Loizeau.
Fauchage, fanage, andainage, les grands classiques techniques
Le trèfle violet est une culture pérenne qui nécessite d’être correctement installée au départ dans un sol bien préparé. Dans un sol limon-argileux, Sylvain Loizeau a réalisé un labour, puis un déchaumage, un roulage et un passage de herse rotative avant de semer.
Au printemps suivant, aux alentours du 15 mai, il a pu faucher une première pousse qu’il accomplit en moyenne sur 3 jours : fauchage, fanage, andainage et enrubannage (18 tours d’enroulage de film). Puis l’année suivante, il a récolté une deuxième pousse juste avant la moisson des semences. Le fauchage permet d’obtenir des plantes plus courtes et moins versées, mais aussi regrouper la floraison. « Il faut bien observer la culture durant cette période. Dès que les premières fleurs apparaissent, c’est le moment de faucher, car c’est à ce stade que la plante est la plus riche en taux de protéines », détaille l’agriculteur. C’est environ 4 tonnes de MS / ha récoltées, soit 17 à 20 bottes par hectares.
Un fourrage fin et souple pour l’engraissement
Le Gaec utilise donc le trèfle dans la ration du troupeau : Blondes d’Aquitaines (90 vêlages/an), Simmentals croisées Angus (24 mois), puis des Parthenaises (125 vêlages/an), valorisées directement en boucherie à Cholet. Le fourrage est complété de foin et de tourteaux de lin et de luzerne pour le gras, ainsi que de maïs grain laminé. « Avec cette solution, on diminue de 35 % l’achat d’aliment à l’extérieur. Grâce à cette ration plus fibreuse, l’engraissement des bovins se fait d’une manière plus douce et sécurisante pour la digestion (3 semaines supplémentaires) », conclut Sylvain Loizeau.
Le trèfle semence : un débouché porteur
Les petites graines de trèfle sont ensuite récoltées la première quinzaine d’août. Le rendement est de 400 à 500 kg par / ha vendus (2,90 – 3 € / kg). Corentin Rabouin, technicien spécialisé en cultures fourragères soutient que « c’est une culture intéressante pour les éleveurs dont le marché est porteur. Nous avons une forte demande des obtenteurs et de nos agriculteurs dans le cadre des mélanges de couverts CIMS (Cultures Intermédiaires Multi-Services) proposés par la coopérative ».
Actuellement, 200 hectares de trèfles semences sont produits au sein de Cavac. La coopérative souhaite augmenter les surfaces à 1 000 hectares et inciter 50 nouveaux agriculteurs et agricultrices à se lancer dans l’aventure sur des petites parcelles (en moyenne 7 hectares).
« Le trèfle sert d’outil dans la rotation pour augmenter les rendements des cultures de céréales, car il apporte des qualités agronomiques indéniables, notamment pour nettoyer les anciennes prairies de ray-grass ou refaire le stock d’azote dans le sol, utile lors des périodes de restriction d’épandage pour les cultures d’hiver », conclut Corentin Rabouin.
Carte d’identité : Le Gaec la Vallée Verte
Sylvain Loizeau et Thierry Chouteau se sont installés en 2013. Le premier est spécialisé dans la technique culturale, et le deuxième dans l’élevage. En plus du trèfle, ils produisent du maïs, du tournesol, du blé, de l’orge. Ils possèdent également un atelier de canards prêts à gaver.